Bien que la couleur ne soit pas l’élément majeur dans la réussite du traitement, contrairement à la forme et à l’état de surface, il ne faut surtout pas négliger ce paramètre qui reste parmi les plus difficiles à appréhender [2]. Mieux évaluer la couleur passe par une meilleure compréhension de ce qu’elle est et de son rapport étroit avec les structures anatomo-histologiques de la dent. L’approche décrite paraît alors beaucoup plus simple et logique.
Rappels
Il est aujourd’hui bien admis par tous que la couleur réunit trois composantes : la teinte, la saturation et la luminosité. Or, l’œil humain est beaucoup plus sensible aux variations de lumière (120 millions de bâtonnets dans la rétine humaine, responsable de la sensibilité à la lumière) qu’aux variations de couleur (7 millions de cônes dans la rétine humaine, responsable de la sensibilité aux différences de couleur), ce qui explique que, de ces trois paramètres, la luminosité (quantité de lumière réfléchie par la dent) soit le facteur principal dans la réussite esthétique d’une restauration, primant sur la saturation (intensité de couleur) et la teinte (tonalité chromatique) [3]. En d’autres termes, la capacité d’une dent à renvoyer plus ou moins de lumière, permettant à l’œil humain de la percevoir comme plus ou moins « blanche », est surtout liée à la composante « luminosité » de la couleur et n’a rien à avoir avec la teinte de la dent.
La couleur d’une dent est le résultat de nombreuses interactions entre la lumière et les tissus dentaires [4]. Ces tissus présentent des propriétés optiques différentes qu’il est indispensable de comprendre pour parvenir à les reproduire. En effet, l’émail est un tissu translucide avec 75 % de lumière transmise en profondeur pour une épaisseur de 1 mm [5]. Elle est justement responsable de la luminosité de la dent. Mais avec le temps, la couche d’émail s’amincit, la…