Les stratégies thérapeutiques contemporaines fondées sur la préservation tissulaire ont permis une nouvelle émergence des thérapeutiques de préservation de la vitalité pulpaire et, ainsi, de repousser les indications des traitements endodontiques dans le cas de lésions carieuses profondes [1]. Il est connu, depuis la fameuse étude de Kakehashi en 1965, qu’une pulpe exposée est capable de conserver sa vitalité dès lors que les conditions biologiques, physiopathologiques et cliniques sont réunies pour qu’un pont minéralisé se forme en fermant la plaie pulpaire [2]. Le tissu pulpaire ainsi isolé recouvre alors son état de santé et ses fonctions.
Mais la mise en pratique clinique de cette connaissance biologique n’a pas été aussi unanime qu’espérée. La compréhension récente des mécanismes biologiques intervenant dans la réparation et dans la régénération tissulaire ainsi que les avancées dans le domaine des biomatériaux permettent de reconsidérer dans notre arsenal thérapeutique, dès que cela est possible, les thérapies ayant pour objectif de conserver la pulpe fonctionnelle. Les techniques d’éviction carieuse partielle permettant de diminuer le risque d’exposition pulpaire durant le curetage carieux ou les techniques de coiffage pulpaire direct, pulpotomies partielle ou complète conservent la vitalité pulpaire en étant moins invasif que la pulpectomie [3].
Terminologie et définition des thérapeutiques de préservation pulpaire (fig. 1a-d)
Le coiffage pulpaire indirect est la procédure qui consiste, après curetage de la lésion carieuse, à appliquer un matériau au contact d’une dentine souvent dure. Il faut lui préférer une stratégie de curetage sélectif, laissant in situ une partie de dentine déminéralisée.
Le coiffage direct est la procédure qui consiste à appliquer un matériau bioactif au contact direct de la plaie pulpaire suivie de la mise en place d’un matériau…