L’éclaircissement dentaire prend progressivement sa place dans l’arsenal thérapeutique des praticiens. En effet, en plus de l’indication physiologique liée au vieillissement [1] entraînant une forte demande des patients pour plus de blancheur [2], il existe de nombreuses indications en rapport avec des pathologies (hypominéralisations [3], tétracyclines [4], dent dépulpée [5]…) et avec le contexte restaurateur [6]. À l’ère d’une dentisterie de plus en plus biologique, elle représente, au sein du gradient thérapeutique [7], la technique la moins invasive dont nous disposons.
La connaissance des mécanismes de l’éclaircissement s’est considérablement accrue ces dernières années [8-10]. La luminosité des dents augmente (composante physique par opacification de l’émail) et leur coloration diminue (composante chimique par oxydation des chromophores) [11]. Nous commençons à avoir des méthodes d’évaluation précises et des éléments pronostiques [12] qui positionnent l’éclaircissement comme une vraie thérapeutique médicale.
L’éclaircissement ambulatoire externe [13] prescrit par un dentiste est une thérapeutique sûre [14] et de mieux en mieux documentée sur le plan scientifique [15,16]. La technique de référence est l’éclaircissement ambulatoire externe avec un port de gouttières en EVA (éthylène acétate de vinyle) en utilisant du peroxyde de carbamide à 10 % (PC10) [17] sur une période généralement comprise entre trois et huit semaines.
Toutefois, certains praticiens restent circonspects vis-à-vis de l’éclaircissement. Une des causes de cette prudence concerne les sensibilités dentaires pendant le traitement. Cet aspect est maintenant bien contrôlé grâce au temps de port personnalisé des gouttières [18].
Deux autres situations cliniques peuvent inquiéter le praticien : les effets de l’éclaircissement sur les dents cariées et sur les dents érodées. Nous montrerons dans cet article que l’éclaircissement…