Évolution des matériaux de type CVI traditionnels
Les CVI traditionnels présentent d’intéressantes propriétés liées principalement à leur adhésion chimique aux tissus calcifiés, à la libération d’ions biologiquement actifs, dont les fluorures, et à leur utilisation de type bulk-fill (un seul incrément). Cependant, ils présentent également des points faibles qui résident principalement dans la sensibilité à l’eau durant la réaction de prise initiale et dans leurs propriétés mécaniques limitées [23].
Une première amélioration, au début des années 1990, associe dans le même matériau une réaction de polymérisation de type résine composite et une réaction acide-base de type verre-ionomère. Ces ciments verres-ionomères modifiés par adjonction de résine (CVIMAR) transforment radicalement la technologie du CVI. La réaction de photo-polymérisation associée à la réaction acide-base permet de raccourcir la durée de prise initiale vulnérable et d’augmenter les propriétés mécaniques. Mais cet avantage a deux revers, l’un inhérent à la phase polymère avec la libération de monomères de type HEMA [10] et l’autre inhérent à la cinétique instantanée de la photo-polymérisation qui accentue les contraintes de polymérisation par rapport aux CVI traditionnels [4].
Une autre amélioration, plus proche des CVI traditionnels, correspond à l’apparition des ciments verres-ionomères de haute viscosité (CVI-HV) associés à la technique « Atraumatic Restorative Treatment » [20]. Ces CVI-HV montrent des propriétés mécaniques améliorées, proches de celles des CVIMAR. Mais la sensibilité à l’humidité n’est pas modifiée.
Ainsi, pour raccourcir l’étape initiale de prise (10-15 minutes) très sensible à la contamination hydrique, l’idée fait son chemin de diminuer le temps de prise. Les CVI-HV à prise rapide sont une solution à cette problématique et sont commercialisés sous les dénominations…