La muqueuse orale revêt l’ensemble de la cavité buccale ; elle est délimitée par la partie cutanée de la lèvre et, postérieurement, par la muqueuse oropharyngée. Elle peut être kératinisée (gencive et muqueuse palatine), non kératinisée (muqueuse orale) ou spécialisée (muqueuse linguale et labiale).
Elle possède de nombreuses fonctions : la protection des tissus contre les agressions extérieures (physiques, chimiques et biologiques), les fonctions sensorielles, sensitives, d’élocution, sécrétoires et esthétiques. Une rupture de son intégrité tissulaire active des cascades biologiques impliquées dans la guérison de la muqueuse. Le processus cicatriciel veut alors rétablir la fonction et la structure du tissu lésé et prévenir les infections [1]. Nous pouvons le décomposer en quatre phases :
– la phase « hémostase » arrête le saignement, protège les tissus mis à nus, et constitue une matrice provisoire en fibrine [2]. Lors de cette phase, des facteurs chimiotactiques sont libérés et vont recruter des cellules impliquées dans la réponse immune et inflammatoire ;
– la phase inflammatoire : les leucocytes migrent (polynucléaires neutrophiles et macrophages) et des facteurs pro-inflammatoires sont produits. Ces cellules permettent la détersion de la plaie, en éliminant bactéries et débris nécrotiques ;
– la phase de prolifération (ou anabolique) : les fibroblastes recrutés et activés participent à la synthèse des composants de la matrice extracellulaire provisoire et forment le tissu de granulation qui remplace le caillot de fibrine. La migration des cellules épithéliales ferme les berges de la plaie [3] ;
– La phase de remodelage et de maturation tissulaire s’étend sur plusieurs mois. Le collagène remplace la fibrine via des sécrétions des fibroblastes et leurs productions de protéases. Ce phénomène dépend des métalloprotéinases matricielles MMP-2 et MMP-9 (appelées aussi gélatinases) et de leurs…