D’un praticien à l’autre, les options de réintervention face à une lésion apicale d’origine endodontique peuvent beaucoup varier. Quel que soit le traitement réalisé, il découle d’un processus de réflexion, c’est-à-dire d’un raisonnement qui se déroule et que chacun formule silencieusement avant de faire une proposition. La plupart du temps, l’évaluation objective des données du problème aboutit à une prise de décision subjective, totalement liée à l’expérience du praticien et à son savoir-faire. Seulement, quand les options thérapeutiques sont très différentes, l’impact sur le pronostic de guérison et sur la santé orale du patient est éminemment variable [1].
Vient alors, l’envie de mettre au point une forme de protocole, d’action guidée dans l’idée de réguler et d’optimiser les enchaînements thérapeutiques, afin d’obtenir un niveau de résultat constant en termes de santé, avec un niveau de dépenses optimal pour chacune des parties (le patient, le praticien, la société).
STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE ET ANALYSE STATISTIQUE
C’est en analysant les faits que le praticien collecte les informations nécessaires et suffisantes à l’élaboration de son jugement. Il juge de la complexité du cas qui se présente et prend une décision qui doit obéir à une certaine forme de raisonnement organisé.
Le raisonnement est souvent difficile à conduire. D’un côté se tiennent toutes les données acquises de la science, dans leur complexité et variabilité, de l’autre se trouvent des praticiens qui doivent agir au mieux pour leurs patients et dans la mesure de leurs compétences.
Pour faire le pont entre ces deux pôles, Gord Guyard a inventé la « médecine fondée sur les faits » et une définition a été fournie par Dave Sackett et ses collègues : « c’est l’utilisation consciencieuse, explicite et judicieuse des meilleures…