De nos jours, il ne semble pas que des recommandations claires aient été publiées quant au choix de la position mandibulaire de référence. Par exemple, les conclusions sur ce choix en orthodontie [1] ou en prothèse [2] restent floues.
Une étude interrogeant 112 enseignants de prothèse aux États-Unis sur 5 scénarios de patients présentant un différentiel entre Occlusion en Relation Centrée (ORC) et OIM [3] montre des réponses très variables ; les auteurs concluent à l’absence de consensus :
- il n’y a pas de preuve pour établir si les contacts premiers en Relation Centrée (RC) sont bénéfiques ou nuisibles ;
- les deux modalités de traitements sont réalisables (en OIM ou en RC) ;
- il semblerait prudent d’éviter une équilibration occlusale des dents naturelles, et donc de restaurer le patient dans son OIM existante quand cela est possible ;
- logiquement, la tendance à choisir l’équilibration en RC comme stratégie de traitement augmente avec la diminution du nombre de dents restantes.
Tout en souscrivant globalement à ces conclusions, devant ce flou artistique, il paraît intéressant de proposer des critères clairs de décision, fondés sur les données actuelles et le bon sens. Le but est d’aider le praticien dans ce choix quotidien : OIM ou RC ?
Qu’est-ce qu’une position mandibulaire de référence ?
Ce que l’on appelle souvent en clinique « enregistrer l’occlusion » signifie, en fait, choisir puis enregistrer une position de référence dans le but de la simuler au laboratoire (analogique ou numérique).
Dans un but diagnostique ou thérapeutique, la position de référence est à la fois un repère clinique du positionnement de la mandibule par rapport au maxillaire et un moyen de transfert au laboratoire. Une position mandibulaire de référence correspond à une relation intermaxillaire reproductible, enregistrable en clinique et simulable au laboratoire. Le critère fondamental…