Nous allons voir dans cet article que l’intérêt de la chirurgie guidée va nettement au-delà du simple fait de positionner un implant dans une position donnée de l’espace déterminée à l’avance via un logiciel de planification implantaire. Ce n’est pas uniquement l’aspect technique qui nous intéresse ici, mais aussi la démarche intellectuelle qui accompagne la préparation du cas clinique. Une planification poussée nous conduit à nous poser des questions que nous n’aurions pas forcément soulevées en posant le ou les implants de manière routinière à main levée sans ce travail de planification. En augmentant le nombre de paramètres plus facilement maîtrisables grâce à la chirurgie guidée (espace biologique, profil d’émergence…), nous pouvons espérer installer les implants dans les meilleures dispositions et ainsi espérer diminuer les risques d’échecs implantaires comme semble le démontrer une méta-analyse récente d’Abdelhay et al. [1]. Nous verrons cependant que l’aspect technique, tant au niveau informatique lors de la conception du guide chirurgical qu’au niveau chirurgical lors de l’utilisation du guide, est un élément prépondérant à l’obtention du résultat souhaité et que de nombreux pièges (et astuces…) se cachent derrière cette pratique, si intéressante et séduisante soit elle.
Nous allons d’abord rappeler l’importance de planifier en fonction d’un projet prothétique, que ce soit pour des cas simples ou des cas de réhabilitation globale, et nous essaierons ensuite de déterminer dans quelles mesures l’usage de la chirurgie guidée peut être un allié dans la prévention des échecs implantaires.
Intérêts de la planification implantaire prothétiquement guidée
Cas simples
Le projet prothétique, ou wax up virtuel, peut être modélisé par le prothésiste à qui les fichiers STL des empreintes optiques (arcade concernée, antagoniste, occlusion statique voire dynamique) ont été…