La prothèse maxillo-faciale (PMF) est un volet particulier de la prothèse amovible, vaste discipline. La réhabilitation prothétique en PMF est complexe en raison de l’étendue, de la variabilité des défauts des tissus de soutien et paraprothétiques, et de la réflexion que demande la solution thérapeutique. De plus, les patients se présentent le plus souvent en consultation démunis, après un parcours de soins complexe et une grande altération tant esthétique que psychologique et fonctionnelle [1].
Présentation du cas
Un patient de 59 ans, totalement édenté, est adressé par son chirurgien-dentiste traitant pour une réhabilitation prothétique. L’interrogatoire médical révèle un antécédent de cancer du plancher buccal en 2016 et des crises d’épilepsie stabilisées. Les séquences chirurgicales consistent en l’exérèse de la tumeur cancéreuse linguale qui est localisée au niveau du plancher et associée à une infiltration osseuse antérieure mandibulaire, sans traitement adjuvant.
À noter également, l’exérèse des polypes localisés sur les cordes vocales effectuée plus récemment, en 2018. La prise de Lyrica pour son épilepsie est l’unique traitement en cours.
L’exérèse de la tumeur entraîne trois modifications anatomiques majeures au niveau de sa cavité buccale, à savoir l’apparition :
– d’une bride secteur 4 ;
– d’un défaut osseux médian mandibulaire antérieur ;
– d’un frein médian modifié.
La décision thérapeutique retenue consiste en la réalisation de deux prothèses amovibles complètes de transition, choix tenant compte de la situation clinique : l’anatomie particulière de l’arcade mandibulaire, et le fait que le patient n’a jamais porté de prothèse et n’est pas prêt psychologiquement à en recevoir.
Cet article développe la gestion des difficultés dues aux particularités anatomiques rencontrées lors de cette réhabilitation prothétique, sachant que, quelles…