Une tumeur maligne correspond à une prolifération cellulaire non contrôlée et anarchique dont l’expansion rapide est associée à une destruction tissulaire locale voire une dissémination à distance médiée par les métastases. L’absence de capsule délimitant la tumeur complique l’exérèse et augmente le risque de récidive. Au niveau microscopique les cellules tumorales présentent une morphologie anormale et des atypies cellulaires caractéristiques telles que les mitoses anormales, l’inversion du rapport nucléo-cytoplasme, les noyaux volumineux et l’anisocaryose (1, 2). Le carcinome épidermoïde représente 90 % des tumeurs malignes de la cavité buccale.
L’ulcération, caractéristique du carcinome épidermoïde, est non douloureuse, présente des bords réguliers surélevés, éversés, de consistance ferme.
Données épidémiologiques et facteurs de risque
Son pic d’incidence se situe entre 40 et 65 ans avec un rapport homme/femme de 2:1.
Il existe de nombreux facteurs étiologiques dont les principaux sont :
• le tabac fumé ou mastiqué : le risque de développer un cancer de la cavité buccale est accru à partir de 20 paquets/année,
• l’alcool : le risque est directement proportionnel à la quantité d’alcool ingérée.
L’association du tabac et de l’alcool multiplie en moyenne par 15 le risque d’apparition d’un cancer des voies aérodigestives supérieures (1, 3, 4).
La cancérogénèse
La cancérogenèse est un processus cellulaire pathologique aboutissant à la transformation d’un tissu en un tissu cancéreux.
L’homéostasie et le cycle cellulaire sont régulés par l’expression de nombreux gènes spécifiques :
• les proto-oncogènes, régulateurs positifs de la prolifération cellulaire, peuvent être mutés dans les cancers,
• les anti-oncogènes (ou gènes suppresseurs de tumeurs) inhibent la prolifération cellulaire. La moitié des cancers présentent des anti-oncogènes…