Le bruxisme est une affection buccale très documentée qui intéresse plusieurs disciplines comme l’odontologie, la psychologie, la neurologie et la médecine du sommeil. En raison de l’évolution constante des connaissances et des différentes spécialités impliquées dans l’étude du bruxisme, plusieurs définitions ont été proposées ces dernières décennies [1, 2], à tel point que le besoin de trouver un langage commun est apparu. Après un premier article de consensus datant de 2013 [3], une réunion internationale de consensus (« Assessment of bruxism status »), avec des experts de différents pays, s’est tenue à San Francisco (USA), en mars 2017, avant le 95e congrès de l’International Association for Dental Research (IADR). De cette réunion est né un article de consensus rapportant les travaux menés sur le développement des connaissances sur le bruxisme [4]. Dans un premier temps, les experts ont proposé des définitions différentes pour le bruxisme du sommeil et pour le Bruxisme de l’éveil (BE) :
- « Le bruxisme du sommeil est une activité des muscles manducateurs pendant le sommeil qui est caractérisée par des phases rythmiques (phasiques) ou non rythmiques (toniques), et n’est pas un trouble des mouvements ou un trouble du sommeil chez des sujets en bonne santé » ;
- « Le bruxisme de l’éveil est une activité des muscles manducateurs pendant l’éveil qui est caractérisée par des contacts dentaires répétitifs ou soutenus et/ou par des mouvements de la mandibule sans contact dentaire, et n’est pas un trouble des mouvements chez des sujets en bonne santé. »
Ces définitions suggèrent implicitement un changement de paradigme en cours. En particulier, il faut souligner que les deux définitions débutent avec « Activité des muscles manducateurs » (AMM), formulation destinée à souligner l’importance du phénomène moteur, indépendamment de toute corrélation neurologique. Ceci signifie…