Les yeux rivés sur l’ordinateur, Lucie Alvinerie prépare le rendez-vous à venir, celui de 16 heures. Elle ouvre le dossier « patient », ajuste au mieux le protocole. « Je sais pour chaque personne ce que j’ai fait la dernière fois, ce que je dois faire la fois d’après. » On a l’impression qu’elle a exercé toute sa vie. En vérité, elle est assistante dentaire depuis seulement quelques mois. En effet, cela ne fait que trois ans qu’elle pousse tous les jours la porte du cabinet des docteurs Cauris Couvrechel et Jonathan Chesneau, dans le très chic 6e arrondissement de Paris. « Je suis arrivée ici en 2021 un peu par hasard. Oh, même tout à fait par hasard, ce n’était pas du tout prévu », rectifie la mère de famille de 34 ans, le sourire aux lèvres. Quand elle nous reçoit ce jour de début mars, elle vient pourtant d’effectuer deux retraitements endodontiques sur des patients.
C’est vrai : rien, absolument rien ne prédestinait Lucie Alvinerie à devenir un jour assistante dentaire. C’est dans la restauration qu’elle a commencé sa vie professionnelle. La native de Seine-et-Marne décroche un BEP, puis un Bac Pro. De ses vingt à trente ans, elle est tour à tour manager, chef de rang. Elle découvre « tous les styles » de restaurants et d’hôtels. Elle pose ses valises en Corse, à Saint-Barth. Et entre deux voyages, retour à Paris.
Au fur et à mesure que ses enfants grandissent, elle se sent moins épanouie dans le milieu. « Les deux devenaient incompatibles, les perspectives d’évolution étaient assez restreintes », énumère-t-elle. Elle fait une pause, veut changer d’univers. Mais pour quoi faire ? On est en 2019, 2020, et Lucie Alvinerie se cherche. « Je me suis payé une formation de décoratrice d’intérieur, en me disant : pourquoi pas. Je ne savais pas vraiment vers quoi m’orienter… ».
« Un vrai coup de cœur »
Par un ami, elle apprend qu’un cabinet dentaire cherche une secrétaire.