Sandrine Hermer
Orthodontiste à Compiègne secrétaire générale de la Fédération française d’orthodontie (FFO). Ancienne présidente du Cercle d’étude et de prospective orthodonthiques garancière (CEPOG)
Je ne peux pas envisager de corriger une béance antérieure dans un contexte dysfonctionnel”
Quelles sont les difficultés de traitement de l’infraclusion ou de la béance antérieure ?
Sandrine Hermer : La béance antérieure est, plus que la majorité des dysmorphoses orthodontiques, ingrate à corriger et très sujette à récidive. Pourquoi ? parce que son étiologie est uniquement fonctionnelle. Et là est la question fondamentale qui nous divise, de l’œuf ou de la poule : la fonction crée-t-elle la forme ou la forme crée-t-elle la fonction ? Si nous corrigeons la forme, corrigeons-nous la fonction ? Si c’était le cas, il n’y aurait pas de récidive de ces béances antérieures.
Pourquoi le traitement conventionnel de l’infraclusion antérieure n’est-il pas toujours stable ?
S. H. : Voilà qui nous ramène à la première question. C’est dans le terme « conventionnel » que se situe toute la problématique. Selon une approche conventionnelle qui, comme je l’entends, repose sur des systèmes ne prenant pas en charge les fonctions, la forme crée la fonction… et c’est là que sont les principales causes de la récidive pour moi : la fonction crée la forme et non l’inverse. La langue exerce des forces de 500 g/mm2, la lèvre inférieure, entre 200 à 300 g/mm2, et pour déplacer une dent il suffit de 1,7 g/mm2 (conférences de Chris Farrel-Myobrace research)… et nous déglutissons entre 2 000 et 2 500 fois par 24 heures… la messe est dite (cas 1 : patiente handicapée. Il a été choisi de ne pas faire de multi-attache après ce traitement. Il est entendu qu’il s’agit d’un compromis thérapeutique).
Y a-t-il un âge idéal de traitement par éducateur fonctionnel ?
S. H. : Dans…