L’anesthésie para-apicale suffit-elle ?
La suppression de la sensation douloureuse lors de l’exodontie est un impératif incontournable si l’on veut éviter au patient « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable » [1]. Malgré toutes les précautions prises, l’anesthésie des secteurs postérieurs mandibulaires demeure délicate.
S’il est maintenant admis que, dans le cas de la molaire mandibulaire, l’anesthésie de choix est l’anesthésie loco-régionale à l’épine de Spix [2], l’indication de l’anesthésie para-apicale dans ce secteur reste quant à elle sujette à débat. En effet, malgré certains succès rapportés, l’anesthésie para-apicale y est aléatoire en raison de l’épaisseur des corticales osseuses qui limite la diffusion des solutions anesthésiques [3].
Rood [4] témoigne juste d’une amélioration de l’anesthésie à la suite d’une injection para-apicale, qu’il attribue à un blocage des nerfs accessoires différents du nerf alvéolaire, ce qui conduit à poser la question suivante : l’anesthésie para-apicale seule peut-elle être suffisante dans le cas de l’avulsion des dents postérieures mandibulaires ?
L’étude présentée dans ces pages vise donc à évaluer, en fonction du contexte clinique (inflammatoire ou infectieux), le taux de succès de l’anesthésie locale para-apicale à l’aide d’articaïne lors de l’avulsion de dents du secteur postérieur mandibulaire en rapportant la douleur peropératoire décrite par 112 sujets. Elle se propose aussi d’établir un protocole opératoire en indiquant la technique d’anesthésie la plus appropriée en première intention lors de l’extraction de molaires mandibulaires.
Matériel et méthodes
Il s’agit d’une étude prospective sur une cohorte de 112 patients porteurs de dents sujettes à l’avulsion, réalisée de 2013 à 2015 en Gironde. Trois chirurgiens-dentistes y participent.
Les patients sont tous en bonne santé et ne prennent aucun antalgique. Sont exclus tous…