Le principe d’économie tissulaire sera cette année encore très présent parmi les thématiques présentées lors des séances de dentisterie restauratrice et de prothèses au prochain congrès de l’ADF. Pour résoudre une problématique clinique, il consiste à préserver au maximum l’intégrité des tissus dentaires non altérés dans la mise en œuvre de la thérapeutique envisagée ; autrement dit, éviter au maximum le sacrifice de tissus dentaires sains lors des séquences de préparation dentaire. L’avènement et les progrès du collage ont permis, en prothèse notamment, le développement de solutions restauratrices plus conservatrices puisque l’adhésion permet de s’affranchir des principes mécaniques de rétention nécessaires aux restaurations scellées, et donc du sacrifice tissulaire nécessaire à l’obtention de préparations rétentives. Pour prendre conscience de l’importance de ce sacrifice tissulaire, nous vous proposons cette semaine le rapport de deux articles références parus en 2002 qui répondent précisément à cet objectif.
Dans ces deux études menées au laboratoire, Edelhoff et Sorensen ont mesuré la quantité de tissus éliminés pour réaliser, à partir d’une dent intacte de travaux pratiques, différentes préparations correspondant aux différents types de restaurations prothétiques possibles dans les secteurs antérieurs et postérieurs. Ils ont ainsi réalisé tous les types de préparations sur des dents en polymères et ont mesuré la perte de masse par rapport à la couronne intacte (le résultat retenu étant la valeur moyenne de 10 préparations réalisées pour chaque type considéré). Les auteurs montrent d’abord que pour les dents antérieures maxillaires, une préparation corono-périphérique engendre une perte tissulaire de 63 à 72 % du volume total de la couronne dentaire, alors que la perte tissulaire associée aux préparations pour facette varie de 16,5 à 30 % selon le type de…