La troisième dentition est un réel défi face aux patients édentés complets. Il s’agit de leur rendre le sourire, mais aussi d’améliorer leur capacité masticatoire et phonétique tout en respectant la biologie et en assurant la pérennité des restaurations implantaires de grandes étendues.
Le choix de la nature du matériau de l’armature de ces restaurations est un autre défi. Le titane, la zircone et les alliages cobalt-chrome sont les matériaux les plus utilisés, avec une préférence pour le cobalt-chrome pour des raisons économiques.
Depuis 2017 et l’avis du comité d’évaluation des risques de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), le cobalt a été classé comme substance cancérigène, mutagène et toxique pour la reproduction. Le matériau devait être interdit d’utilisation à partir de 2025 comme constituant des dispositifs médicaux (interdiction repoussée à 2028). L’utilisation des alliages cobalt-chrome dans le domaine odontologique sera donc proscrite.
Dans ce contexte, nous voyons émerger de nouveaux matériaux. La technologie CFAO a permis la réalisation d’armature en titane puis en zircone dans le but d’améliorer les performances biologiques, mécaniques et esthétiques du bridge complet implanto-porté. Cette technique se penche aujourd’hui sur la réalisation d’infrastructures en matériaux polymères thermoplastiques dits de haute performance, dans le même intérêt. Cet article présente les polymères de haute performance de la famille des PAEK : poly-aryl-ether-ketone (fig. 1).
Dans cette famille, deux matériaux retiennent particulièrement l’attention : le poly-ether-ether-ketone (PEEK) et le poly-ether-ketone-ketone (PEKK). Ces deux polymères de haute performance sont déjà utilisés dans l’aéronautique et dans le secteur médical, en orthopédie, avec la parution des premières études au début des années 1980. En odontologie, le PEEK…