L’agénésie est l’une des anomalies dentaires les plus couramment rencontrées avec une prévalence de 1,6 % à 9,6 % selon les études [1]. Les dents les plus couramment absentes sont les deuxièmes prémolaires (2,91 %-3,22 %) suivies par les incisives latérales maxillaires (1,55 %-1,78 %) [2]. Cependant, parmi les absences unilatérales d’incisive latérale, le côté gauche (0,4 %) est deux fois plus fréquent que le côté droit (0,2 %) [3]. En outre, une microdontie de l’incisive latérale controlatérale a été observée chez 55,5 % des sujets présentant une agénésie incisive latérale unilatérale [3]. La prise en charge de patients présentant des anomalies dentaires nécessite une approche personnalisée pour obtenir des résultats esthétiques et fonctionnels optimaux. Chez l’adolescent, l’implantologie n’est pas envisageable au vu de la croissance faciale non terminée. Certaines études avancent même une croissance résiduelle au-delà des âges de stabilité maxillaires (environ 18-22 ans) [4]. Avec l’avènement de l’implantologie, il paraît difficile de laisser une place à une autre thérapeutique lorsqu’il est question de pallier un édentement unitaire. Or, en secteur esthétique, de nombreuses complications peuvent apparaître à moyen ou long terme, notamment l’apparition d’une dysharmonie esthético-fonctionnelle telle que l’infraclusion implantaire [5]. Une méta-analyse conclut que le bridge collé mono-ailette est la thérapeutique à privilégier en secteur esthétique avant 40 ans [6].
Cas clinique
Nous présentons le cas d’un adolescent de 16 ans présentant une agénésie de la 12 et une anomalie de forme de la 22, avec pour objectifs thérapeutiques l’amélioration esthétique du sourire et une préservation tissulaire maximum.
Anamnèse
Édouard, lycéen âgé de 16 ans, a été adressé au CHU de Bordeaux en février 2023 par son orthodontiste pour la prise en charge esthétique du…