Le premier savoir est le savoir de mon ignorance :
c’est le début de l’intelligence. » (Socrate)
La stratégie de restauration ou de réhabilitation de la dent postérieure dépulpée ne doit jamais être l’objet d’une approche systématisée, mais le fruit d’une approche raisonnée autour cinq éléments [1] :
- la situation clinique : dent concernée, destruction tissulaire, présence de fêlures dentinaires, présence d’émail, contexte occlusal…
- la science : si des grandes lignes directrices sont bien entendu données par la littérature scientifique internationale et doivent être suivies, de nombreuses zones d’ombre persistent. Elles s’expliquent par l’impossibilité clinique d’isoler certains facteurs pour les étudier ;
- le bon sens : la sagesse suffit, dans bien des situations cliniques, à trancher sur le quoi, quand et comment faire ;
- l’expérience : le recul du praticien sur ses succès et échecs passés est important dans la balance décisionnelle, tout comme sa lucidité sur sa maîtrise technique de telle ou telle approche ;
- le patient : l’âge du patient, sa coopération clinique, son niveau d’hygiène bucco-dentaire ou encore certaines considérations économiques participent évidemment à la prise de décision finale.
L’avènement, au début des années 90, des adhésifs de 4e génération [2], c’est-à-dire de l’adhésion aux tissus durs dentaires (émail et dentine) telle qu’elle est connue aujourd’hui, a conduit à l’affrontement de deux mondes dans notre profession qui cohabitent dans la bouche des patients, mais que tout oppose.
D’un côté, l’approche traditionnelle, « mécaniste », qui ne colle pas. Parce qu’elle ne colle pas, l’objectif clinique est d’obtenir de la rétention en utilisant des préparations corono-périphériques. Elles sont mutilantes car standardisées, identiques quel que soit l’état initial de la dent. Si la rétention…