Approche moderne des larges restaurations composites MOD dans les secteurs postérieurs

  • Par
  • Publié le . Paru dans Réalités Cliniques n°4 - 15 décembre 2018 (page 228-234)
Information dentaire
RÉSUMÉ
L’évolution de la dentisterie adhésive au cours de ces dernières années a permis aux restaurations composites de supplanter progressivement l’amalgame dans de nombreuses situations. Dans les secteurs postérieurs, les reconstitutions composites importantes de type MOD représentent un vrai challenge pour le praticien. Un des problèmes majeurs de ces restaurations est le stress lié à la contraction de polymérisation. L’évolution des composites avec la démocratisation des composites microhybrides et l’apparition de nouveaux matériaux utilisés comme substituts dentinaires tels que les composites renforcés avec des fibres de verre courtes et les CVI en technique sandwich, permettent de repousser les limites en matière de restaurations directes et ainsi d’offrir un plus large choix de solutions thérapeutiques pour la restauration de larges cavités MOD.

Abstract
A modern approach of direct MOD composite restorations in posterior sectors
The evolution of adhesive dentistry in recent years has allowed composite restorations progressively to supplant amalgam in many situations. In the posterior sectors, large MOD-type composite restorations represent a real challenge for the clinician. One of the major problems of these restorations is the stress associated with polymerization shrinkage. The evolution of composites with the adoption of microhybrid composites and the emergence of new materials used as dentine substitutes, such as short glass fibre reinforced composites and GICs along with the “super-closed” sandwich technique, have made it possible to push the limits in terms of direct restorations. This opens a wider range of therapeutic solutions for the restoration of large MOD cavities.

Synthèse des derniers travaux de recherche de P. Magne, L. Soares, M. Razaghy et S. Bathala-Silva

L’évolution de la dentisterie adhésive au cours de ces dernières années a permis aux restaurations composites de supplanter progressivement l’amalgame dans de nombreuses situations.
La durée de vie des restaurations varie selon le matériau utilisé, le protocole, la qualité de l’opérateur mais aussi le patient (parafonction, risque carieux, etc.). La dentisterie restauratrice contemporaine nous permet d’être peu invasifs et de restaurer la dent avec des matériaux se rapprochant le plus possible des tissus dentaires.

En technique directe, les larges restaurations composites de type MOD dans les secteurs postérieurs représentent un vrai challenge pour le praticien, non seulement par leur difficulté technique mais aussi parce que cette configuration (volume important, perte des renforts structurels entre les cuspides vestibulaires et linguales, etc.) potentialise les effets adverses de la rétraction de polymérisation du matériau c’est-à-dire : une perte d’étanchéité, des sensibilités postopératoires, une flexion cuspidienne non négligeable, voire la fracture de la dent elle-même.

À ce titre, plusieurs paramètres peuvent être modulés pour tenter de réduire ce stress de polymérisation :
– la méthode de stratification [1,2] et de polymérisation [3-6] favorisant des apports obliques et de faible épaisseur, ainsi qu’une polymérisation progressive et longue ;
– l’utilisation de substituts dentinaires : les CVI (ciments verre ionomères) et CVI modifiés par adjonction de résine ou CVIMAR, les composites duals. L’intérêt de ces substituts est de réduire la rigidité et/ou la cinétique de polymérisation pour une partie du volume restauré, modérant ainsi les stress exercés sur les parois dentaires [6] ;
– la composition des matériaux composites : modification de la composition de la matrice résineuse, du type de charges (nature, taille, poids) [7-9].
Les techniques semi-directes et indirectes permettent de pallier…

Cet article est réservé aux abonnés.
Pour lire la suite :

Vous êtes abonné.e ? Connectez-vous
Mot de passe
oublié ?

Vous pouvez également :

Acheter l'article En version numérique
Acheter le numéro À l'unité

Thèmes abordés

Sur le même sujet

Odontologie restauratrice

Article réservé à nos abonnés Structures et propriétés des céramiques

Étymologiquement, le terme de céramique vient du grec Keramos qui signifie « terre à potier, ou argile ». Dans l’histoire de l’humanité,...
Odontologie restauratrice

Article réservé à nos abonnés Collages des céramiques : quels procédés pour quels résultats ?

Avec l’avènement des restaurations partielles collées (RPC) réalisées majoritairement en céramique vitreuse, le collage est devenu une procédure routinière du...
Odontologie restauratrice

Article réservé à nos abonnés Préparations contemporaines pour restaurations partielles en céramique antérieures
Principes, exigences et séquences cliniques

Les préparations pour restaurations adhésives en céramique antérieures unitaires [1-7] Principes et exigences des préparations Le point de départ, contrairement...
Odontologie restauratrice

Article réservé à nos abonnés Nomenclature des restaurations céramiques

Le point sur les matériaux – Par « équivalents minéraux », l’Assurance Maladie entend tous les types de céramique (céramique...
Odontologie restauratrice

Article réservé à nos abonnés Les céramiques du futur : quelles perspectives ?

En ce qui concerne le développement de l’utilisation de la céramique en chirurgie dentaire, plusieurs dates sont importantes. Il faut...
Odontologie restauratrice

Article réservé à nos abonnés Les céramiques en CFAO directe : possibilités, exigences et contraintes

Lorsque Werner Mörmann et Marco Brandestini ont développé le concept de CFAO directe en 1986, leur objectif était de réaliser...