La demande esthétique des patients ne cesse de croître et, bien souvent, des individus jeunes arrivent au cabinet avec une idée précise de leur nouveau sourire. Parfois, les dents sont saines et présentent simplement des anomalies de formes, de proportions, d’alignements ou encore des dyschromies. Le respect du gradient thérapeutique [1] nous permet de gérer facilement, et d’une manière respectueuse de l’organe dentaire, une partie de ces demandes grâce à l’orthodontie pour les problèmes d’encombrements et grâce aux différentes méthodes de modification d’états de surface (micro-abrasion, érosion-infiltration) et d’éclaircissement pour les cas d’anomalies de l’émail et de dyschromies.
Certaines situations (dents riziformes, diastèmes, restaurations multiples…) nécessitent cependant un traitement par stratification ou par facettes.
Même si la dentisterie contemporaine se veut minimalement invasive, la réalisation de facettes en céramique requiert cependant une préparation de l’émail. Nous allons essayer de définir les limites de ces préparations en accord avec les propriétés mécaniques des céramiques, en évitant les pièges et les erreurs fréquemment rencontrés.
Rappel anatomique
Les épaisseurs d’émail varient d’un individu à l’autre, d’une dent à l’autre et, chez un même patient, ces épaisseurs sont différentes selon l’âge et le degré d’usure [2].
De plus, sur une même dent, les épaisseurs d’émail diminuent du bord incisal au tiers cervical.
Les épaisseurs moyennes pour une incisive centrale sont :
- 1 à 2,1 mm au niveau du tiers incisif ;
- 0,6 à 1 mm au tiers médian ;
- 0,3 à 0,5 mm au niveau du tiers cervical [12].
Comme il n’est pas possible de connaître de manière certaine les épaisseurs d’émail des patients : il convient de limiter les préparations au strict minimum.
Dans une recherche de conservation ultime, nous pourrions être tentés de ne…