Le traitement de l’édenté complet a vécu au cours des cinq dernières décades une véritable révolution avec l’avènement de l’implantologie moderne, initiée dès les années 60 par le professeur Ingmar Brånemark [1]. En proposant la réhabilitation d’arcades édentées au moyen de superstructures implanto-portées de type « pilotis », ce « héros de la dentisterie » a redonné à une catégorie de la population lourdement handicapée par des édentements extrêmes la possibilité de retrouver des arcades fixes qui, à défaut d’être hautement esthétiques dans leurs premières versions, leur ont permis de retrouver une mastication efficace et par là même, une très nette amélioration de leurs conditions de vie [2, 3].
Les prothèses ostéo-ancrées gardent aujourd’hui tout leur intérêt. Les progrès combinés réalisés dans les domaines de la biologie, de l’analyse fonctionnelle couplée à l’analyse esthétique ont été considérablement amplifiés par les apports de la révolution numérique, en d’autres mots par l’explosion de la Conception et Fabrication Assistée par Ordinateur ou CFAO. Le « préfabriqué » a cédé la place au « sur-mesure », et ceci de la simple reconstruction implanto-portée unitaire à la réhabilitation d’une arcade, voire d’une bouche complète [4].
De puissants logiciels couplés à des usineuses performantes permettent de modéliser puis de réaliser des infrastructures de haute qualité dans des matériaux tant métalliques, céramiques que polymères [5-7]. Celles-ci servent de supports aux arcades dentaires dont le soutien, souvent acrylique, compense la fonte des tissus ostéo-muqueux qui a accompagné la perte des organes dentaires naturels [8-10].
Ces réhabilitations offrent au patient édenté une restauration fixée implanto-portée très performante sur un plan de l’esthétique et de l’efficacité de la mastication. Elles s’avèrent cependant plus sujettes à caution…