L’usure dentaire est un phénomène physiologique naturel. Cependant, dans certains cas (érosion chimique ou mécanique), les pertes de substance engendrées sont importantes et peuvent être à l’origine de préjudices fonctionnels et esthétiques, voire de douleurs dentaires.
Face à la nécessité de réhabilitation, déterminer s’il faut conserver ou modifier la relation inter arcade (RIA) est un véritable challenge. L’enregistrement d’une RIA thérapeutique inclut la plupart du temps une augmentation de la dimension verticale d’occlusion (DVO). Moreno a montré que, chez la plupart des patients asymptomatiques, cette augmentation peut aller jusqu’à 5 mm sans apparition de troubles [1]. Pour les patients présentant une dysocclusion, cette notion est plus complexe et une erreur d’enregistrement de la DVO peut entraîner un inconfort majeur [2].
La nécessité d’économie tissulaire impose de s’inscrire dans le gradient thérapeutique esthétique [3]. L’espace nécessaire pour un matériau de réhabilitation prothétique sera soit ménagé par une augmentation de DVO soit au détriment de la dent. L’objectif de cet article est de montrer comment simplifier et améliorer la prédictibilité de la détermination des RIA à travers 3 cas cliniques.
La Dimension verticale d’occlusion
La DVO est assurée par un calage occlusal. Elle est stable, constante et reproductible. Elle est décrite comme la hauteur de l’étage inférieur de la face mesurée entre 2 repères (cutanés ou osseux) lorsque les arcades du sujet sont en occlusion d’intercuspidie maximale [4].
Sa détermination est une étape clé dans le cadre de la prise en charge des patients présentant des usures dentaires. En effet, la DVO existante ne peut être un repère fiable. Seule la dimension verticale de repos (DVR) peut être cliniquement mesurée. La DVR correspond en moyenne à la DVO à laquelle on soustrait la valeur de l’espace libre d’innoclusion (ELI)…