L’autotransplantation dentaire consiste à extraire une dent saine (le plus souvent non fonctionnelle) pour l’implanter dans un autre site de la cavité buccale chez le même individu, soit dans une alvéole d’extraction, soit dans une néo-alvéole préparée chirurgicalement. Il s’agit d’une option thérapeutique très pertinente dans des cas d’édentement unitaire chez le sujet jeune (adolescent ou jeune adulte) [1], chez lequel, souvent, seule l’orthodontie de maintien ou de fermeture d’espace peut être proposée pour éviter les conséquences fonctionnelles et esthétiques qui en découlent.
La mise en place d’un transplant dentaire permet de proposer au patient une solution fixe, immédiate et biologique pour la prise en charge de son édentement, en préservant les volumes osseux et muqueux. L’autotransplantation présente des taux de survie à un an et dix ans similaires à ceux de l’implantologie [2, 3] (de 90 à 95 %), mais à moindre coût pour le patient (intervention prise en charge par la Sécurité sociale).
Malgré tout, cette technique souffre encore d’une mauvaise réputation, probablement liée aux complications précoces (nécrose précoce, infection) ou retardées (résorption, ankylose, nécrose retardée) qui peuvent en découler. La compréhension et l’étude des données physio-histologiques du transplant comme du site receveur ont permis de mieux comprendre les enjeux, les facteurs prédictifs ainsi que les complications potentielles de la technique.
On sait aujourd’hui que les deux facteurs prédictifs les plus importants à la réussite de la procédure sont la revascularisation rapide du transplant, ainsi que la préservation ad integrum de son desmodonte [4, 5] (tableau 1). Ces deux éléments indispensables peuvent parfois être compromis au cours de la procédure, lorsque l’alvéole réceptrice n’est pas parfaitement adaptée au transplant. Ne pouvant stabiliser le transplant en position favorable…