La prise en charge de patients totalement édentés est encore une réalité dans notre pratique quotidienne. Les solutions thérapeutiques prothétiques sont multiples, mais se doivent d’être adaptées aussi bien à l’anatomie du patient qu’à ses caractéristiques personnelles (sa dextérité manuelle, ou son historique dentaire et parodontal par exemple).
Et, comme le soulignait le Professeur Per-Ingvar Brånemark, père de l’implantologie moderne [1], « personne ne devrait mourir avec ses dents dans un verre d’eau ». Le recours aux implants dentaires pour traiter les arcades complètes édentées est un protocole fiable et reproductible, à condition de respecter un projet prothétique, guide indispensable à la bonne position tridimensionnelle des implants [2, 3]. Pour que ce traitement soit pérenne, le patient doit pouvoir nettoyer et entretenir la prothèse : ce critère doit être appréhendé en amont, pour ne pas proposer des traitements trop compliqués à nettoyer à des patients qui ne vont pas s’astreindre à une maintenance personnelle régulière et adaptée.
Stratégie de traitement implanto prothétique du maxillaire édenté
Épidémiologie
Les projections démographiques en France pour 2035 prévoient 21 millions de personnes de plus de 60 ans. En 2017, pour la tranche d’âge 65-74 ans, on dénombre 14 % d’édentés bimaxillaires et 16 % d’édentés sur un seul maxillaire [4]. Autant dire que les prothèses complètes ne vont pas disparaître, malgré tous les progrès de la prévention. L’édentement complet a des répercussions sur la santé orale (dysfonction de l’appareil manducateur, diminution de la capacité masticatoire, développement de stomatite…), mais aussi sur la santé générale (pathologies cardiaques, diabète, pathologies du sommeil…) [5].
Et malheureusement, le traitement par des prothèses amovibles complètes ne donne pas entière satisfaction aux patients, les doléances sont nombreuses…