Intérêt de la disjonction maxillaire rapide
Chez l’enfant, la prévalence estimée du SAOS est de 2 % chez les 2-5 ans [2], due, dans les trois quarts des cas, à une obstruction des voies aériennes supérieures (VAS) associant, le plus souvent, une hypertrophie des amygdales et/ou des végétations adénoïdes. Peuvent aussi y contribuer une hypomaxillie ou d’autres malformations maxillaires. Pour ces raisons, le chirurgien-dentiste et/ou l’orthodontiste peuvent non seulement contribuer au diagnostic du SAOS, mais aussi jouer un rôle significatif dans son approche thérapeutique. Une prise en charge pluridisciplinaire précoce, entre médecins du sommeil, ORL, pédiatres, chirurgien-dentistes et orthodontistes, est nécessaire afin de traiter efficacement le SAOS chez l’enfant, permettant ainsi de réduire la prévalence chez l’adulte.
Influence morphogénétique réciproque de la ventilation sur la croissance faciale
L’interaction entre ventilation dysfonctionnelle des VAS et anomalie de la croissance faciale a été démontrée par Linder-Aronson voici plus de quarante ans [3, 4]. Près de 60 % de la face adulte est édifiée à 4 ans et 90 % environ à 11 ans [5]. Par conséquent, toute intervention préventive dans ce domaine devra être très précoce. Les facteurs décrits comme responsables des anomalies de développement des entités naso-maxillaire et mandibulaire sont :
– l’hypertrophie des amygdales et/ou des végétations adénoïdes ;
– l’étroitesse des VAS ;
– une anomalie de tonus des muscles péripharyngés.
Le tableau clinique caractéristique d’un enfant atteint de SAOS comporte des irrégularités, voire des pauses respiratoires au cours du sommeil, des sueurs nocturnes ainsi qu’un sommeil agité. On note parfois également une énurésie primaire persistante ou des nycturies [6, 7]. Au réveil, l’enfant est plus facilement irritable. Durant la journée, l’entourage relève soit une asthénie, soit, au contraire, une agitation importante liée au fait que l’enfant…