La prise en charge de patients présentant une classe II squelettique hyperdivergente présente certaines caractéristiques qui en font, en orthodontie, l’une des situations les plus difficiles à traiter. Des modifications morphologiques du condyle mandibulaire y sont fréquemment associées. Ces situations sont souvent difficilement gérées par la chirurgie orthognathique [1].
Dans cette situation, il faut veiller particulièrement à ne pas ingresser les molaires, ce qui diminuerait le calage postérieur et pourrait induire une surcharge de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM) [2], avec un risque de résorption du condyle pouvant créer une récidive de l’hyperdivergence.
Chez ces patients, le corpus mandibulaire est généralement de taille normale, mais le ramus est court. De plus, il existe souvent une grande différence entre la hauteur verticale antérieure et postérieure (HVP), cette dernière étant beaucoup plus faible (insuffisance verticale postérieure), en raison du ramus court. Cela se traduit par une divergence marquée entre le plan mandibulaire et le plan de Francfort (FMA) [3], un plan occlusal postérieur (POP) [4] nettement incliné et une augmentation de l’étage inférieur de la face. Les dents maxillaires et mandibulaires sont généralement inclinées mésialement, ce qui entraîne des plans d’occlusion maxillaire et mandibulaire divergents et, par conséquent, une béance antérieure. Il est également très fréquent d’observer un remodelage condylien, parfois une résorption condylienne sévère, ce que l’on retrouve dans la littérature sous le nom de résorption condylienne idiopathique (RCI). Selon certains auteurs [5, 6], il s’agirait d’une conséquence d’une surcharge mécanique de l’ATM.
Pour ces situations, l’approche classique proposée est chirurgicale et/ou orthodontique, avec l’idée d’ingresser les molaires ou d’extraire des prémolaires pour diminuer l’ouverture du compas et induire une…