Outre les adolescents et jeunes adultes, davantage touchés par l’anorexie mentale, nos cabinets reçoivent un nombre non négligeable de patients adultes attentifs à leur apparence jusqu’à l’obsession : l’orthodontiste devra également se montrer vigilant, un décalage manifeste entre la réalité et la perception du patient pouvant évoquer la dysmorphophobie.
Une fois le dépistage réalisé et parallèlement à une prise en charge pluridisciplinaire, l’orthodontiste pourra proposer des conseils et des dispositifs préventifs pour limiter la destruction des tissus buccaux causée par l’érosion.
L’anorexie mentale, une pathologie mortelle de l’adolescent(e)
L’anorexie mentale constitue un des troubles du comportement alimentaire (TCA), et est considérée psychopathologiquement comme une conduite addictive. Elle touche moins de 0,5 % des jeunes filles de 12 à 20 ans dans sa forme pure, mais près de 1 % dans sa forme mixte avec crises boulimiques. On retrouve par ailleurs 1 garçon pour 10 filles atteint [1].
Le diagnostic est effectué par le médecin, qui retrouve cliniquement la « triade » en « A » (classification CIM-10) : sitiophobie (phobie de la nourriture), improprement nommée ici anorexie (perte d’appétit), se traduisant par une peur des aliments qui « font grossir », et des comportements visant la perte de poids (vomissements provoqués, hyperactivité physique, laxatifs…) ; amaigrissement (diminution du poids importante, d’au moins 15 % /poids initial) ; déséquilibre endocrinien, se traduisant par une aménorrhée (aléatoire, retrouvée dans la moitié des cas environ), ou une impuissance/désintérêt sexuel chez le garçon.
Les deux autres TCA sont :
– la boulimie, caractérisée par des « crises » (épisodes hyperphagiques avec sensation de perte de contrôle), réitérées et accompagnées de comportement compensatoire (vomissements, jeûnes…). Elle touche souvent des jeunes filles de 18-20…