Le diagnostic précoce et la prise en charge adéquate des anomalies de structure est un challenge que tout chirurgien-dentiste est amené à relever. Ces anomalies de structure trouvent leurs origines lors des phases de formation et de minéralisation de la dent, c’est-à-dire pendant la petite enfance, voire pendant la vie intra-utérine. Ces anomalies irréversibles impliquent souvent une prise en charge spécifique dès l’enfance, afin de compenser le défaut quantitatif ou qualitatif affectant la couronne dentaire. À moyen et à long terme, l’objectif est de compenser cette anomalie et de limiter les complications sur le plan esthétique et fonctionnel. Or la prise en charge ne peut se faire de façon optimale que si le diagnostic est correctement posé : les protocoles thérapeutiques dépendent parfois directement des étiologies et des processus biologiques sous-jacents. Il apparaît donc essentiel de se pencher avant tout sur cette démarche diagnostique.
Quelle démarche diagnostique adopter ?
Les questions à se poser face à une anomalie de structure
La systématisation du recueil des données en fonction de l’anomalie rencontrée permet aux praticiens d’orienter leur interrogatoire médical de façon pertinente et de faire rapidement le diagnostic différentiel entre les principales anomalies rencontrées. Un arbre décisionnel peut aider le praticien dans sa démarche diagnostique (fig. 1). Les antécédents médico-chirurgicaux pouvant être associés à l’apparition d’anomalies de structure pendant l’odontogenèse sont par exemple les traitements des cancers (en particulier avant l’âge de 5 ans), les pathologies hépato-biliaires (atrésie des voies biliaires, syndrome d’Alagille) ou certaines infections comme la syphilis.
Les périodes de minéralisation coronaire
Connaître l’âge moyen de formation et de minéralisation de chaque dent est indispensable pour identifier les étiologies…