Les réhabilitations implantoprothétiques permettent d’apporter des solutions fonctionnelles, esthétiques et économes en tissus biologiques. Les patients porteurs d’anomalies de la structure osseuse et/ou de la structure dentaire peuvent également en bénéficier. Cependant, dans ces cas particuliers, le chirurgien-dentiste doit s’attendre à rencontrer des difficultés spécifiques supplémentaires, au cours de la prise en charge de ces jeunes adultes.
D’une part, les jeunes patients ont souvent une vie sociale, éducative ou professionnelle [1] peu compatible avec une réhabilitation chirurgico-prothétique longue, passant par des phases de temporisation inesthétiques. Une gestion adaptée de ces phases transitoires est essentielle, afin de réduire l’impact psychosocial de la maladie [2].
D’autre part, aux troubles dentaires s’ajoutent fréquemment des troubles occlusaux et squelettiques nécessitant parfois une prise en charge orthodontique [3], comme les béances dento-squelettiques dans les amélogenèses imparfaites ou la perte de dimension verticale dans les dentinogenèses imparfaites [4].
De plus, le pronostic et l’évolution à long terme des traitements prothétiques chez de jeunes patients sont à prendre en compte dans le projet final.
Enfin, les implants positionnés chez de jeunes adultes n’accompagneront pas la croissance et l’éruption passive et parfois tardive des dents naturelles adjacentes, ce qui peut se traduire par le développement d’infraclusions et de béances secondaires [4]. C’est pourquoi, dans la grande majorité des situations, la réhabilitation implantoprothétique doit donc être envisagée lorsque la croissance est terminée.
Amélogenèse imparfaite et implants
L’amélogenèse imparfaite [AI] est une maladie génétique responsable d’anomalies de la structure de l’émail. Elle prédispose le patient à des pertes dentaires précoces. Le plus grand défi auquel est confronté le praticien…