La connaissance des morphologies externe et interne des dents est indispensable pour déjouer les pièges de l’anatomie endodontique, facteurs d’échec des traitements endodontiques. En 1950, Grossman s’interrogeait sur leur intérêt de par la complexité des canaux [1]. Pour tout traitement endodontique, de nombreux paramètres sont à analyser, comme l’anatomie du système canalaire et de la région apicale, le nombre et la forme des racines, les canaux accessoires, les anomalies… [2]. Par ailleurs, les modifications histologiques du complexe dentinopulpaire d’ordre physiologique ou pathologique entraînent des changements dentinaires (couleur, translucidité…) dont l’interprétation est essentielle. Avant tout traitement endodontique, une observation clinique et radiographique minutieuse sous plusieurs incidences est indispensable. Cependant, les radiographies rétro-alvéolaires ne suffisent pas toujours à décrypter l’endodonte et le cone beam peut révéler de nouvelles données ou les préciser [3]. L’une des raisons pour lesquelles un praticien est en situation d’échec face à un traitement endodontique est que, sans cette analyse préalable, lui permettant d’identifier des repères fiables, il entreprend un traitement hasardeux pouvant avoir des conséquences délétères (fig. 1).
Transformations de l’endodonte
Le vieillissement physiologique, associé aux diverses agressions que peut subir une dent au cours de son existence, conduit à des transformations profondes de l’endodonte qu’il est nécessaire de connaître.
Atrophie pulpaire
Processus physiologique dû au vieillissement mais aussi conséquence d’événements pathologiques, l’atrophie pulpaire remanie profondément l’architecture de l’endodonte [4]. Coronairement, elle siège principalement en regard du plancher, du plafond et des parois de la chambre pulpaire en formant des pyramides appelées triangles dentinaires (fig. 2a-c).