La méthode des éléments finis est une méthode numérique permettant de résoudre des problèmes d’ingénierie complexe par une discrétisation spatiale des structures étudiées [1]. Ses applications dans le domaine des sciences odontologiques sont nombreuses [2]. Bien que la modélisation numérique inhérente à la méthode présente certaines limites [1,3], le praticien éclairé sur ces limitations, pourra trouver dans les résultats de telles études, des pistes de réflexion pour sa pratique clinique.
Dans ce second article, nous proposons, à partir d’une situation clinique quotidienne, la restauration prothétique d’une prémolaire traitée endodontiquement (fig. 1), une réflexion thérapeutique non exhaustive, guidée par les données acquises de la science. Outre les études cliniques conventionnelles, une approche plus mécanique, via l’AEF, peut être pertinente pour évaluer une option thérapeutique en termes de techniques, matériaux et principes de conception.
Un ancrage radiculaire : option ou nécessité ?
La restauration d’une perte de substance par une reconstitution corono-radiculaire (RCR) doit inciter le praticien à une réflexion autour des impératifs mécaniques de son indication, de sa technique de mise en œuvre, des matériaux utilisés, de la préparation interne et du mode d’assemblage. Une première question s’impose : un ancrage radiculaire est-il nécessaire ?
Si l’indications de RCR sur une prémolaire maxillaire traitée endodontiquement est validée pour certains auteurs selon la quantité de tissus coronaires résiduels et les contraintes mécaniques de la zone prémolaire [4], une revue systématique récente s’interroge sur leur usage [5]. Cette dernière souligne l’absence de preuve d’une performance clinique supérieure d’une RCR versus pas de RCR et ce, quel que soit le nombre de parois résiduelles et le type de restauration envisagée [5]. D’autres…