Alors que l’endodontie a bénéficié d’innombrables avancées technologiques à chacune des étapes du traitement, le pronostic endodontique n’est pas meilleur au fil du temps et le taux de survie n’est pas significativement différent entre les techniques « classiques » et les techniques dites « contemporaines » [1]. En effet, les objectifs biologiques restent identiques : celui de la prévention et du traitement de la parodontite apicale [2] par l’élimination des micro-organismes présents dans l’endodonte. Ces objectifs seront atteints si les moyens mis en œuvre permettent de désinfecter le réseau endodontique. À ce titre et en comprenant l’origine infectieuse des lésions endodontiques, les protocoles élaborés et les gestes opératoires visant à contrôler l’infection doivent être réfléchis et continuellement respectés par l’assistante dentaire et le chirurgien-dentiste, afin d’éviter également toute introduction iatrogène de micro-organismes dans l’endodonte.
Un peu d’histoire
Face à la place préoccupante que prennent les infections contractées en milieu médical parmi les patients [3], l’Organisation Mondiale de la Santé avait fixé, en 2002, l’objectif mondial de lutte contre les infections nosocomiales en la remettant au centre des programmes.
Cette notion d’asepsie n’est pas nouvelle. Elle est définie en médecine par « une méthode préventive qui s’oppose aux maladies infectieuses en empêchant l’introduction de microbes dans l’organisme » (Le Robert). En 1847, Ignace Philippe Semmelweis a œuvré pour un protocole de lavage des mains à l’hypochlorite de calcium, mais sans convaincre les institutions médicales. Ce n’est qu’un quart de siècle plus tard, grâce aux travaux de Louis Pasteur, que ce concept d’asepsie et d’hygiène a été introduit en parallèle de la stérilisation. Ses travaux ont marqué une vraie rupture de la pratique vers une chirurgie plus propre…