Combien sont-ils ?
Quel est le nombre de patients vulnérables n’accédant plus au cabinet dentaire ?
Personne ne peut répondre précisément à cette question. En avril 2015, lors du premier colloque de médecine bucco-dentaire sociale au Futuroscope de Poitiers, plusieurs conférenciers se sont prononcés : leurs estimations oscillent entre 10 et 20 % de la population. En analysant les besoins des patients en situation de handicap ou de précarité, le professeur Martine Hennequin [1] précise : « Le modèle de distribution des soins dentaires qui, en France, est basé pour 95 % des cas sur un praticien travaillant dans un contexte privé et prenant en charge des patients coopérants, en bonne santé et bénéficiant d’une assurance maladie, se révèle inadapté pour 15 à 20 % de la population. »
Il ressort des études de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et de l’Insee que l’inégalité sociale d’accès aux soins est plurifactorielle : le vieillissement, la pauvreté, le handicap sous toutes ses formes représentent les trois motifs majeurs d’isolement et de désocialisation.
Le Centre National de Solidarité pour l’autonomie (CNSA) finance les politiques d’aide à l’autonomie, à peu près à parité entre les personnes âgées et les personnes handicapées.
Douze millions de Français sont touchés par un handicap, visible pour 20 % d’entre eux. La population vieillit. Enfin, la pauvreté augmente également. Globalement, quelles qu’en soient les raisons, le nombre de personnes n’ayant plus accès à l’hygiène bucco-dentaire et ne bénéficiant plus de soins dentaires augmente. L’allongement de la durée de vie est l’une des causes de cet accroissement.
Au total, en France en 2018, il semble raisonnable de considérer qu’un Français sur cinq ne se fait plus soigner les dents, soit 10 à 13 millions d’individus.
Qui sont-ils ?
Toutes ces personnes vulnérables…