Activité physique et sportive en prévention primaire

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°5 - 12 février 2025 (page 32-35)
Information dentaire

[Première parution : La Lettre du Cardiologue, Edimark, 2024;(575-576):14-18]

Les maladies cardiovasculaires (MCV) représentent la première cause de mortalité en France chez la femme et la deuxième cause chez l’homme. Malgré quatre décennies de baisse des mortalité et morbidité grâce à la prévention et aux progrès thérapeutiques, les maladies cardioneurovasculaires restent à l’origine d’environ 140 000 morts par an ; elles sont aussi l’une des principales causes de morbidité et de consommation de soins. En France, selon les données de la CNAM, 5 294 000 personnes ont été prises en charge pour une maladie cardioneurovasculaire en 2021, pour un coût de 19,4 milliards d’euros, soit +8,6 % d’augmentation par rapport à 2020.

Le risque cardiovasculaire est multifactoriel, et le mode de vie joue un rôle primordial. L’activité physique et sportive (APS) est un facteur majeur de prévention. Les données scientifiques reliant APS et prévention des MCV sont probantes (méta-analyses, relations dose-effet, relation de causalité). Cet article est une revue des dernières données scientifiques.

APS et prévention primaire des maladies cardiovasculaires : des données probantes

Dans une méta-analyse couvrant 196 articles, et concernant plus de 30 millions de personnes indemnes de MCV, Garcia et al. [1] ont montré qu’il existait une relation non linéaire (curviligne) dose-réponse entre la quantité totale d’APS non professionnelle et la mortalité globale, la mortalité cardiovasculaire et l’incidence des MCV.

Par rapport aux individus inactifs, les adultes qui accumulaient 8,75 MET-h/sem. (ce qui correspond à 150 min par semaine d’APS modérée à intense) avaient une diminution de 31 % (IC95 : 27-35) du risque de mortalité toutes causes et de 29 % (IC95 : 23-34) du risque de mortalité cardiovasculaire. Une forte association curviligne a été observée pour l’incidence des maladies cardiovasculaires (toutes causes) avec un risque diminué de 27 % (IC95 : 21-31) pour une APS de 8,75 MET-h/sem. Cependant, les associations étaient plus faibles, mais plus linéaires, pour l’incidence spécifique de MCV (insuffisance coronarienne, insuffisance cardiaque et accident vasculaire cérébral), avec la plus forte association observée pour les maladies coronariennes (risque diminué de 21 % (IC95 : 16-26) à 8,75 MET-h/sem.).

En supposant une relation de cause à effet entre les APS non professionnelles et ces résultats, si toutes les personnes de la méta-analyse avaient accumulé au moins 8,75 MET-h/sem. d’APS non professionnelle, donc 150 min d’APS modérée à intense, c’est-à-dire le seuil inférieur d’APS recommandé par l’OMS (150 à 300 min d’APS modérée à intense), 15,7 % (IC95 : 13,2-18,2) de décès toutes causes confondues et 12,3 % (IC95 : 9,4-15,2) de décès d’origine cardiovasculaire auraient pu être évités.

Mais un autre résultat mérite d’être souligné : atteindre seulement la moitié du niveau d’APS recommandé, soit 75 min/sem. d’APS d’intensité modérée…

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