APS et prévention primaire des maladies cardiovasculaires : des données probantes
Dans une méta-analyse couvrant 196 articles, et concernant plus de 30 millions de personnes indemnes de MCV, Garcia et al. [1] ont montré qu’il existait une relation non linéaire (curviligne) dose-réponse entre la quantité totale d’APS non professionnelle et la mortalité globale, la mortalité cardiovasculaire et l’incidence des MCV.
Par rapport aux individus inactifs, les adultes qui accumulaient 8,75 MET-h/sem. (ce qui correspond à 150 min par semaine d’APS modérée à intense) avaient une diminution de 31 % (IC95 : 27-35) du risque de mortalité toutes causes et de 29 % (IC95 : 23-34) du risque de mortalité cardiovasculaire. Une forte association curviligne a été observée pour l’incidence des maladies cardiovasculaires (toutes causes) avec un risque diminué de 27 % (IC95 : 21-31) pour une APS de 8,75 MET-h/sem. Cependant, les associations étaient plus faibles, mais plus linéaires, pour l’incidence spécifique de MCV (insuffisance coronarienne, insuffisance cardiaque et accident vasculaire cérébral), avec la plus forte association observée pour les maladies coronariennes (risque diminué de 21 % (IC95 : 16-26) à 8,75 MET-h/sem.).
En supposant une relation de cause à effet entre les APS non professionnelles et ces résultats, si toutes les personnes de la méta-analyse avaient accumulé au moins 8,75 MET-h/sem. d’APS non professionnelle, donc 150 min d’APS modérée à intense, c’est-à-dire le seuil inférieur d’APS recommandé par l’OMS (150 à 300 min d’APS modérée à intense), 15,7 % (IC95 : 13,2-18,2) de décès toutes causes confondues et 12,3 % (IC95 : 9,4-15,2) de décès d’origine cardiovasculaire auraient pu être évités.
Mais un autre résultat mérite d’être souligné : atteindre seulement la moitié du niveau d’APS recommandé, soit 75 min/sem. d’APS d’intensité modérée…