Comparer la morphologie des incisives permanentes d’un enfant juste après leur éruption à celles de nos aînés nous pousse à une conclusion implacable : l’usure des dents, même en absence de prothèse ou de parafonction, est inévitable. Cette perte varie en fonction de la situation de la dent sur l’arcade : les secteurs postérieurs s’usent logiquement plus que les secteurs antérieurs (tabl. I).
Cette variation semble s’expliquer par des intensités de contrainte occlusale variables selon la localisation des dents sur l’arcade, mais dépend également de nombreux paramètres propres au patient, comme les parafonctions ou la nature du pilier sous-jacent. Pour le comprendre, il suffit de reprendre l’étude de Randow et Glantz [2], prouvant que la proprioception sur les dents dépulpées est inférieure à celle sur dents pulpées. Ainsi, une pression occlusale plus importante devra être exercée sur ces piliers prothétiques dépulpés avant d’atteindre un seuil d’alerte et de déclencher une douleur. Ceci s’expliquerait par la perte des récepteurs pulpaires. Cette proprioception sera même diminuée d’un facteur 9 pour les piliers implantaires, du fait de la perte supplémentaire des récepteurs desmodontaux [3].
Schmidlin et al. [4] nous montrent – même si l’étude est réalisée sur des patients aux parodontes réduits – que les taux de survie prothétique à dix ans déclinent avec l’intervention du praticien : les couronnes sur dents vivantes ont un taux de survie supérieur à celui des dents traitées endodontiquement, elles-mêmes ayant un taux de survie meilleur que les dents traitées endodontiquement et restaurées à l’aide d’un ancrage radiculaire. Enfin, ce sont les couronnes sur implants qui présentent le plus faible taux de survie (tabl. II).
Cette différence entre les taux de survie prothétique sur dents…