À propos d’une névralgie trigéminale intéressant deux territoires buccaux du nerf trijumeau

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  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°30 - 11 septembre 2024 (page 16-24)
Information dentaire
Ce cas clinique illustre la prise en charge thérapeutique d’une patiente présentant une névralgie trigéminale de localisation atypique par des injections répétées de bupivacaïne et par carbamazépine. Il met en évidence la complexité du diagnostic et de la prise en charge des patients atteints de névralgies trigéminales à localisation exclusivement intrabuccale.

La névralgie du trijumeau (NT) est la plus répandue des névralgies, touchant la Ve paire de nerfs crâniens ou nerf trijumeau. Parfois appelée « tic douloureux », car le côté du visage touché se contracte, la NT est une affection extrêmement douloureuse [1]. Cette pathologie se caractérise par des crises de douleurs faciales aiguës intenses, de courte durée, semblables à un choc électrique, déclenchées lors du toucher ou de l’effleurement de la peau dans des zones spécifiques du visage innervées par le V [2]. La forme classique touche principalement le sujet de plus 50 ans. La survenue d’une névralgie du trijumeau à un âge plus précoce doit toujours faire suspecter une névralgie trigéminale secondaire, c’est-à-dire sous-tendue par une pathologie neuronale autre (sclérose en plaques, tumeur…). La répartition selon les sexes fait état d’une surreprésentation féminine, le ratio hommes-femmes est de 2 pour 3 [3-5].

La NT est caractérisée par une douleur classiquement unilatérale. Elle se localise généralement dans l’une des trois branches du nerf trijumeau : maxillaire (V2), mandibulaire (V3) ou ophtalmique (V1), et parfois dans deux branches adjacentes (le plus souvent V2 + V3). Le territoire concerné est le plus souvent le V2, en particulier dans la zone sous-orbitaire ou le V3 avec une douleur souvent limitée au nerf mentonnier. Moins de 10 % des cas présentent une névralgie isolée de la branche ophtalmique (V1) [6]. La localisation précise de la douleur peut varier d’un patient à l’autre et peut également être mixte [7-12].

Le diagnostic est alors relativement aisé, du fait de la spécificité de la douleur. Cependant, lorsque la douleur est intrabuccale stricte (muqueuses alvéolaires [7], gencive vestibulaire [8], palais [9] ou même dents [7, 10-12]), le diagnostic devient plus compliqué. Le patient consulte son chirurgien-dentiste qui peut passer à côté du diagnostic et entreprendre des…

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