Le traitement d’un édentement complet uni-maxillaire est une situation thérapeutique délicate. En effet, la présence d’une arcade édentée opposée à une arcade totalement ou partiellement dentée est à l’origine de nombreux déséquilibres, qu’ils soient somesthésiques ou occlusaux ; autant de paramètres qui conduisent à l’instabilité d’une prothèse amovible ou réduisent la pérennité d’une restauration supra-implantaire [1].
Parmi les facteurs déterminants de la restauration d’un édentement uni-maxillaire, en dehors de la réalisation parfaite de la prothèse de l’arcade édentée, le rétablissement, si nécessaire, de l’intégrité de l’arcade dentée, et l’harmonisation du plan occlusal de l’arcade dentée sont des préalables indispensables.
Cas clinique
Une patiente âgée de 57 ans a été adressée par le service des maladies endocriniennes de l’hôpital Saint-Antoine au service des Maladies Rares du Pr Catherine Chaussain à l’hôpital Bretonneau pour le rétablissement fonctionnel de sa cavité buccale.
Sur le plan général, cette patiente présentait d’importantes pathologies considérées comme héréditaires :
- diabète type 2 insulinodépendant depuis 33 ans ;
- insuffisance rénale terminale, échec d’une greffe rénale en 2018, suite à l’apparition d’un lymphome B de haut grade au niveau du greffon. Actuellement, elle est traitée par dialyse rénale trois fois par semaine ;
- neuropathies sensitivomotrices d’origines plurifactorielles (diabétique, carentielle et iatrogène post-chimiothérapie) ;
- très haut risque cardio-vasculaire, cardiopathies ischémiques.
Ces différentes pathologies sont « traitées » par la prise de 15 médicaments/jour, en attente d’une nouvelle greffe rénale.
Au niveau endo-buccal, cette patiente présentait un édentement complet de l’arcade maxillaire, opposé à une arcade mandibulaire avec un édentement partiel terminal côté…