Si la prothèse maxillo-faciale a fortement évolué dans les années 1915-1920, lors de la Première Guerre mondiale, avec le nombre important de blessés de la face et ensuite lors de la révolution industrielle, à partir des années 1950, avec l’emploi des résines de méthacrylate de méthyle et des silicones, elle connaît depuis une vingtaine d’années une autre période de son évolution, avec l’introduction de l’implantologie et de l’informatique.
Ces différentes périodes ont vu parallèlement une évolution des techniques de la chirurgie maxillo-faciale retentissant sur l’activité de la prothèse maxillo-faciale, ces deux disciplines étant intimement liées et complémentaires.
Implantologie
Cette technologie est ancienne : on retrouve des descriptions d’implantation de matériau alloplastique dès l’ère précolombienne (implantation d’une pierre noire en place d’une incisive latérale, Peabody Museum de l’Université d’Harvard), puis ponctuellement dans différents ouvrages depuis Ambroise Paré ; mais c’est en 1920, dans le Traité de prothèse Dentaire de Léger-Dorez, qu’une première classification entre implants juxta-osseux et implants endo-osseux est présentée.
Concernant les implants endo-osseux, Léger-Dorez fait référence aux travaux de Delair et Sebileau parus en 1913 sur le comblement des brèches crâniennes par des plaques métalliques enkystées et à l’implant endo-osseux à grille de Greenfield paru en 1911. Concernant la technique des implants endo-osseux, ces précurseurs, ainsi que Formiggini (fig. 1a, b), Dahl, etc. jettent les bases de l’implantologie moderne bien avant Per-Ingvar Brånemark (découvrir l’os a minima lors de la pose, forer à vitesse réduite sans créer d’échauffement).
S’appuyant sur les travaux de ces différents auteurs, Raphaël Cherchève et son frère Michel vont développer, dans les années 1950, l’implant à fût (fig. 2) qu’ils utiliseront…