Notre profession est tributaire du geste. Ce dernier ne peut se soustraire à l’apprentissage. L’enseignement par des « Maîtres » supposés avoir acquis l’expérience est indispensable, mais corrélé à une notion d’humilité, car leur objectif est la transmission d’une habileté acquise par la répétition du geste. « Piètre est l’élève qui ne dépasse pas son maître », disait Léonard de Vinci.
Les traitements destinés à remplacer la totalité des dents perdues ont été longtemps l’apanage exclusif de la prothèse amovible complète (PAC). C’est ce caractère d’amovibilité qui a toujours jeté le discrédit sur les « dentiers », à l’origine d’une efficacité fonctionnelle réduite, alors même que ces prothèses pouvaient apporter une réponse à beaucoup d’espoirs ou de demandes des patients, notamment concernant l’esthétique et leur apparence. Cet aspect devait d’ailleurs justifier des indications excessives, outrancières voire criminelles d’édentations, quand il s’agissait de bien paraître à la communion ou au mariage de la « petite » ou du « petit ».
Aujourd’hui, incontestablement, l’implantologie a bouleversé les traitements et le paradigme de l’amovibilité, apportant un confort incontestable aux patients édentés totaux.
Évolutions des traitements de l’édentation complète uni- ou bimaxillaire
À l’origine, il est fait peu référence à la qualité de vie des patients, même si cet élément transparaît dans les articles traitant de l’observation clinique. Si cela ne sous-entend pas que nos confrères se désintéressaient du bien-être de leurs malades, cette préoccupation restait sans doute confinée entre les murs des cabinets dans le vécu des relations praticien/patient [1].
C’est tout à fait différent aujourd’hui, où cette notion est de plus en plus évoquée et même évaluée par des questionnaires adaptés à la PAC (oral health impac profil…