Durant ces vingt dernières années, les stratégies prothétiques, tant au laboratoire de prothèse qu’au cabinet dentaire, se sont affirmées comme étant résolument des stratégies orientées vers le numérique. L’objectif étant d’améliorer la précision de certaines étapes techniques, comme c’était le cas dans le monde industriel.
Il y a vingt ans, pour accéder à la CFAO, on pouvait distinguer deux démarches parallèles : au laboratoire de prothèse, la numérisation des moulages ou des empreintes s’effectuait dans des scanners de table. Au cabinet dentaire, suivant l’idée directrice des travaux de François Duret, c’était faire une empreinte numérique, puis concevoir et fabriquer sur place des éléments prothétiques unitaires [1]. Nous verrons que par la suite, ces deux stratégies se sont rejointes pour mieux se compléter.
Dans les laboratoires de prothèses
Au début des années 1990, la solution de numérisation retenue est une technique de palpation qui s’adresse à des restaurations unitaires. Les empreintes sont moulées et sectorisées. Le premier système pour laboratoire fut une variante du système français Hennson (seule une vingtaine de cabinets s’équipèrent).
Il fut suivi par un système connu sous le nom de Procera, mis au point par Andersson et coll. [1]. Le procédé est lancé par Nobel Pharma, qui en assurera la commercialisation en 1993 après les tests cliniques d’usage. Il est présenté comme un procédé pour la fabrication de couronnes en titane par électroérosion. Le travail se fait au départ totalement à Göteborg, en Suède (le prothésiste envoie ses modèles). La tête de lecture du palpeur est ensuite miniaturisée pour intégrer des machines à la portée des laboratoires et traiter les céramiques [2].
Dans un premier temps, le modèle positif unitaire (die) est détouré puis est placé dans la machine sur un plateau rotatif. Un palpeur est déplacé verticalement en gardant le…