L’association américaine de psychologie (APA) propose que lorsque l’hypnose est utilisée, « une personne, le sujet, est guidé(e) par une autre, l’hypnopraticien, à l’aide de suggestions afin de modifier son expérience subjective, altérer ses perceptions, sensations, émotions, pensées et comportement. […] Lorsqu’une personne répond aux suggestions hypnotiques, on dit généralement qu’elle est hypnotisée » [1]. Les suggestions hypnotiques sont utilisées dans la clinique de troubles tant somatiques (obstétrique, anesthésie et analgésie, odontologie) que psychologiques (anxiété, addiction). Ces dernières années, l’hypnose est devenue un modèle d’étude des neurosciences cognitives ; aussi bien celles qui portent sur l’attention, le contrôle moteur que les processus de volition [2]. Aussi, nous nous proposons, dans cet article, de revenir sur quelques éléments clés permettant de mieux comprendre ce qu’est l’hypnose d’un point de vue intrinsèque et comment elle est un moyen de mieux appréhender le fonctionnement cognitif de l’Humain.
Qu’est-ce que l’hypnose ?
L’hypnose est un état de conscience modifié, qui produit un état d’attention hautement focalisé et absorbé en minimisant la concurrence entre les pensées et les sensations. Elle implique généralement deux processus : l’induction et la suggestion [3].
L’induction comprend une série d’instructions qui amènent le participant (patient ou sujet d’étude) à adopter volontairement un comportement mental particulier. Par exemple, l’hypnopraticien utilise la suggestion semi-directive suivante : « Concentrez-vous sur le son de votre propre respiration. » Des stratégies mentales peuvent également être adoptées, telles que l’imagerie guidée, destinées à atteindre un état d’attention focalisé durant lequel des suggestions seront données. Le second processus est celui des suggestions hypnotiques, pouvant être définies…