Anamnèse
Une enfant de huit ans est reçue en consultation d’odontologie pédiatrique car elle se plaint, depuis plus de six mois, d’une douleur linguale à type de brûlure lors de l’ingestion d’aliments chauds ou épicés. L’interrogatoire médical ne révèle aucun antécédent médical ni prise de médication. De plus, les parents assurent n’avoir constaté aucun changement de comportement de leur fille, qui maintient ses activités scolaires et extrascolaires comme à l’accoutumée.
Examen clinique
D’emblée, l’examen endobuccal met en évidence la présence d’une lésion linguale sur la face dorsale postérieure droite de la langue, bien délimitée, légèrement érythémateuse, d’aspect vernissé et atrophique avec altération ou perte des papilles. Cette plage s’étend sur 8 cm environ et rejoint une zone érosive, de plusieurs millimètres, située sur le bord de la langue. En outre, l’examen clinique révèle la présence de lésions blanches, d’aspect réticulé, au niveau de la face interne postérieure des joues, des vestibules postérieurs et du vermillon labial inférieur droit. Du côté droit, les lésions jugale, du vestibule et linguale se prolongent en continuité. Les autres muqueuses orales apparaissent saines. Par ailleurs, la palpation des muqueuses atteintes est indolore et permet d’écarter la présence d’une induration. De même, la palpation des zones ganglionnaires cervico-faciales exclut une adénopathie. Enfin, aucune atteinte cutanée n’est notée au niveau des membres et du tronc, au niveau unguéal ou du cuir chevelu.
Hypothèses diagnostiques
Le tableau clinique oriente vers deux hypothèses diagnostiques.
1/ Un lichen oral. Le lichen plan est une maladie inflammatoire chronique, associée à un dysfonctionnement immunitaire médié par les lymphocytes T qui ciblent des épitopes kératinocytaires. Bien qu’il s’agisse d’une maladie cutanéomuqueuse affectant…