Si l’utilisation de ciments verres-ionomères modifiés par adjonction de résine (CVIMAR) a été envisagée il y a plus de vingt ans pour le scellement d’inlays en composite [1], elle n’est, aujourd’hui, plus du tout recommandée. Cette proposition avait été faite pour remédier aux difficultés du collage, dans les situations où l’obtention d’un champ opératoire parfaitement étanche est impossible. En effet, les CVIMAR sont connus pour leur grande tolérance à la manipulation en milieu humide et pour leurs moindres conséquences sur les sensibilités postopératoires. Cependant, leur faible potentiel d’adhésion impose une rétention primaire importante de la pièce prothétique, et ils ne présentent ni les propriétés esthétiques nécessaires ni la résistance à l’usure et à la dissolution hydrique, ce qui aboutit généralement à une usure prématurée du joint d’assemblage [1, 2].
L’intérêt de coller les RECC est donc indéniable : le collage permet de s’affranchir grandement des impératifs de rétention mécanique, permettant ainsi une économie tissulaire conséquente. Par ailleurs, le joint collé a la capacité de mieux répartir les contraintes occlusales sur la totalité des surfaces de l’assemblage, assurant ainsi un meilleur comportement biomécanique de la dent restaurée [3]. Derrière la terminologie de « colle » se cachent plusieurs options cliniques, directement liées aux produits mis en jeu. Ainsi, selon le cas, la « colle » sera composée soit d’un matériau unique appelé la résine de collage, soit de l’association d’un système adhésif et d’une résine de collage.
De façon générale, la colle choisie pour réaliser l’assemblage des RECC doit permettre [4, 5] :
- un collage fiable et durable ;
- une bonne adaptation marginale avec un joint de collage d’environ 50 µm ;
- des propriétés biomécaniques compatibles avec la fonction masticatoire ;
- une faible solubilité…