Les grandes réhabilitations prothétiques nécessitent de savoir « jouer » avec la dimension verticale d’occlusion (DVO). Le Dr Lucas Lassmann a mis d’emblée les choses au clair : « la DVO n’est pas une valeur fixe, stable et précise tout au long de la vie. C’est plutôt une zone de confort. » Pour lui, les deux critères les plus importants à considérer pour quantifier l’augmentation sont le respect de l’esthétique dents-labiale du patient et de permettre une fermeture des lèvres sans effort musculaire. Mais son éclairage est allé au-delà : les augmentations de DVO peuvent avoir des répercussions sur les voies aériennes supérieures et sur le rachis cervical et les chaînes musculaires associées.
Le Dr Jean-Christophe Paris, lui, a depuis longtemps refusé de choisir entre esthétique et fonction, puisque l’une ne peut aller sans l’autre. Mais aujourd’hui, il n’hésite pas à faire appel à la technologie pour l’analyse esthétique, les empreintes, l’enregistrement de la position mandibulaire, la wax-up, l’analyse occlusale… Mais il insiste : « dans ces gros cas de réhabilitations, il faut toujours comprendre les causes de la dégradation. »
La question du pronostic a finalement été abordée par le Dr Giacomo Fabbri, auteur d’une étude portant sur 100 cas de réhabilitations avec augmentation de la DVO. Les complications et évènements indésirables sont rares et semblent augmenter avec le nombre d’implants placés.
À l’issue de cette séance remarquable consacrée à l’occlusion et à la prothèse, tout le monde était d’accord sur trois points :
– la durée de la temporisation au moyen du « full mock-up » ou des restaurations transitoires doit être respectée ;
– une augmentation de la DVO doit être l’occasion de rééquilibrer et d’optimiser les rapports occlusaux ;
– l’augmentation de la DVO est possible sans crainte à condition de savoir comment s’y prendre.
Brève rédigée pendant la séance D68 de l’ADF 2021
Responsable scientifique : Antonin Hennequin
Intervenants : Lucas Lassmann, Jean-Christophe Paris, Giacomo Fabbri
