Doit-on encore vanter les avantages de la photographie dentaire ? Apparemment, oui. Il y avait foule ce matin pour écouter Laura Mokhtari, praticienne, et Sandra Zaccharelli, assistante dentaire, exerçant toutes deux à Marseille dans le cabinet de Grégory Camaleonte, spécialiste reconnu du sujet. Complices, elles ont passé en revue ses multiples bénéfices. Au premier rang desquels figure la communication. Avec les patients d’abord. « Si vous proposez des facettes, montrez une compilation d’images avant/après, ils seront convaincus, s’enthousiasme Laura Mokhtari. Vous voulez expliquer ce qu’est la digue ? Sortez des photos. Et faites-leur réaliser l’évolution du traitement au fil des séances, rien de tel pour la confiance. »
Vos correspondants, votre labo de prothèse, vous seront également reconnaissants de partager vos clichés. Une image vos mille mots. En complément des radios, les photos sont aussi une aide précieuse à la décision thérapeutique et au plan de traitement. Vous pouvez également photographier vos cas pour valider vos protocoles au fil du temps. « Il nous est déjà arrivé de rappeler un patient quelques jours après une séance de stratification pour une retouche, car sur les gros plans des photos de fin de traitement apparaissaient des imperfections qu’il était difficile de voir à l’œil nu », raconte Sandra Zaccharelli. Enfin, inclure des photos dans le dossier patient permet de se protéger en cas de litige.
Pas besoin d’appareillage extraordinaire
Pour faire de bonnes photos dentaires, pas besoin d’appareillage extraordinaire. Le « golden standard » ? Un boîtier réflexe ou hybride supportant un objectif macro de 105 mm (l’objectif qui déforme le moins la réalité), un flash annulaire ou déporté (mais pas celui de l’appareil, trop haut) et quelques accessoires : un miroir pour les images en lingual, des écarteurs et un « contrasteur », c’est-à-dire une petite plaque noire à placer derrière les dents. Pour les réglages, il y aussi un combo basique : mode prise de vue manuel, vitesse entre 1/100e et 1/250e, une focale entre 80 et 105 (l’idéal étant 105), un diaphragme situé entre f 20 et f 32, la balance des blancs sur « flash » et des ISO entre 200 et 400.
Une petite formation et beaucoup d’essais s’avéreront sans doute nécessaires avant de parvenir à vos fins. « Il est impératif de standardiser les protocoles de prises de vue, dans les réglages de l’appareil mais aussi dans le choix d’angles et de lumière, pour que les photos soient reproductibles et qu’elles puissent être réalisées par les assistantes du cabinet », insiste Sandra Zaccharelli. A vos boitiers !
Brève rédigée à partir de la séance C46 de l’ADF 2022
Responsable scientifique : Grégory Camaleonte
Intervenants : Sandra Zaccharelli, Laura Mokhtari
Séance C46