Traiter en 1h30, ce vaste sujet si important d’un point de vue santé publique me semblait un vrai challenge. Je sors de la séance complétement conquis par ces deux conférenciers que je connais bien, qui ont réussi parfaitement à couvrir le mieux possible, dans ce temps imparti, ce sujet.
La séance débute par Emmanuel d’Incau qui explique ces notions d’usure, au pluriel car il existe plusieurs types d’usure : cette détérioration dentaire peut avoir différentes causes : mécaniques (attrition, abrasion, abfraction) et/ou chimiques (érosions internes ou externes). Le mécanisme et les conséquences de chaque type de détérioration sont parfaitement expliqués, avec une précision sur le phénomène d’érosion provoquant la dissolution des tissus dentaires en « arrachant » de la dent sa structure minérale et organo-minérale. Une précision est donnée car plus que la quantité ingérée, c’est la durée sur laquelle la consommation ou le contact acide a lieu qui est très important (consommer une grande quantité de soda acide en peu de temps est moins délétère qu’une petite quantité répartie sur toute la journée). Une fois ces phénomènes expliqués, les différents niveaux de prévention sont détaillés : de la modification des habitudes nocives aux produits « reminéralisants » et allant jusqu’au traitement de restauration. Cette première partie se termine par un message sur la prise en charge précoce de ces lésions et sur l’importance du diagnostic différentiel entre ces causes d’usures et sans confondre avec l’usure « naturelle » due à l’âge et qui ne nécessite pas de traitement.
Olivier Etienne prend alors la suite sur la thérapeutique des cas nécessitant des restaurations indirectes. Il revient tout d’abord sur la nécessité de bien vérifier que les habitudes nocives sont maîtrisées. Le second paramètre important est d’évaluer la perte de dimension verticale. Dans le cas de perte de dimension verticale, la détermination de la position mandibulaire dans les trois sens de l’espace est essentielle. Elle nécessite l’utilisation d’un « JIG » et l’enregistrement de la nouvelle position de confort du patient. Par la suite, Olivier Etienne décrit parfaitement toutes les étapes, passant de l’analyse à la phase de collage des pièces prothétiques en passant par le mock up. Il insiste sur la nécessité de laisser le patient entre 2 et 6 mois avec les mock up pour visualiser le phénomène adaptatif occlusal. Une séance très riche qui va aider les nombreux praticiens présents à affronter ces thérapeutiques de plus en plus fréquentes.
Brève rédigée à partir de la séance E93 de l’ADF 2022
Responsable scientifique : Nicolas Lehmann
Intervenants : Emmanuel d’Incau, Olivier Etienne