Dans un premier temps, Fouad Khoury a abordé la réhabilitation orale après échec implantaire en région esthétique.
Il faut d’abord se poser la question des raisons des échecs implantaires. Elles sont variables, allant d’une mauvaise planification au non-respect du volume osseux en passant par des tissus faibles, une mauvaise position des implants, une mauvaise technique de régénération osseuse…
Les échecs en implantologie sont de plus en plus fréquents, car en relation avec le nombre croissant de spécialistes la pratiquant, pour certains sans forcément maîtriser tous les protocoles. Le conférencier insiste sur la conséquence de chaque échec. En effet, l’os du patient perd à chaque fois de son potentiel régénérateur, ce qui complique la possibilité de régénération osseuse.
Pour cette dernière, l’os autogène reste le gold standard. Il permet une stabilité à long terme, une reproductibilité et un faible niveau de complication. Cet os du patient permet une cicatrisation rapide et est bien acceptée. De plus, l’os prélevé de son site donneur va se mortifier et les cellules mortes vont déclencher la cascade de l’inflammation nécessaire à une bonne vascularisation favorisant l’ostéointégration du bloc osseux.
En cas de dépose d’implant, l’intervenant conseille vivement de décontaminer le site à l’aide d’eau oxygénée avec stimulation laser avant de réintervenir pour la greffe.
Dans la deuxième intervention, Jordi Caballo Serrano a abordé la façon de concevoir la reproductibilité des régénérations osseuses guidées en pratique quotidienne. Environ 1,5 million de régénérations osseuses guidées seraient réalisées chaque année. Contrairement à ce que l’on pense, il n’existe pas de matériau unique et magique ; il y a différents matériaux qui possèdent tous une indication et une utilité en fonction du cas.
Il est important de retenir l’indication clinique de la régénération osseuse guidée. Il faut utiliser les dernières publications pour chercher le matériau et la membrane les plus adaptés à la situation. Les éléments communs à cette technique sont une totale immobilisation du matériau de comblement et la nécessité de ne pas poser en même temps les implants, s’il n’est pas possible d’obtenir une stabilité de l’implant. Des recherches sont en cours pour améliorer ces protocoles notamment avec les cellules souches et les facteurs de croissance, ces biomatériaux vont donc continuer à évoluer dans le temps.
Nous pouvons retenir de ces échanges l’importance de poser l’indication adéquate pour mettre en place la technique de greffe adaptée à la situation clinique. Cela passe par une étude complète du cas clinique avec une nécessaire formation des chirurgiens-dentistes souhaitant réaliser ces interventions.
Brève rédigée à partir de la séance C40 de l’ADF 2022
Responsable scientifique : Cherine Farhat
Intervenants: Fouad Khoury, Jordi Caballo Serrano