Question centrale pour les patients et pour les praticiens lorsqu’il s’agit de concevoir un plan de traitement, le choix de la conservation et de l’extraction se pose presque quotidiennement. Les dents compromises du point de vue parodontal ont par définition un mauvais pronostic, mais les études scientifiques montrent que, si elles sont correctement traitées, leur taux de survie est comparable à celui des implants.
Alors, comment décider ? Des nombreux éléments anatomiques, sémiologiques, radiologiques, bibliographiques, économiques se combinent. Mais David Nisand insiste : « Il ne faut pas se précipiter et respecter le protocole du traitement non chirurgical et attendre la réévaluation plutôt que d’extraire trop précipitamment », même si la situation semble désespérée à première vue. Seuls critères véritablement rédhibitoires : une mobilité axiale de la dent ou une atteinte structurelle irréversible.
Corinne Lallam a clairement montré, quant à elle, que le niveau d’analyse ne doit pas se limiter à la dent individuelle. A l’échelle du patient, des éléments d’analyse importants se profilent : l’âge, l’état de santé général (diabète), le tabagisme… et tout cela participe au risque parodontal individuel du patient. Plus ce risque augmente, plus le risque de devoir extraire augmente.
Mais dans le cadre d’un plan de traitement global, des décisions qui peuvent sembler paradoxales en mettant dans la balance les différentes options thérapeutiques envisageables. Conserver des dents très compromises pour servir la temporisation prothétique, extraire des dents qui compliquent un éventuel traitement orthodontique.
Alors, à la question « conserver ou extraire ? », il n’y a malheureusement pas de réponse simple, facile et applicable à tous les cas. Mais des principes immuables doivent nous guider : privilégier les soins conservateurs parodontaux et/ou endodontiques car la conservation (même si ce n’est que pour quelques années supplémentaires) est préférable du point de vue biologique et largement préférée par les patients.
Brève rédigée à partir de la séance D72 de l’ADF 2022
Responsable scientifique : Wiem Bouaziz-Zouaoui
Intervenants : Corinne Lallam, David Nisand