La mode est paraît-il un perpétuel recommencement, un monde si singulier où plus il y a de changements, plus on revient à ce qui a déjà été fait. C’est parfois aussi le cas en odontologie, comme nous l’avons vu récemment avec les amputations radiculaires qui redeviennent une alternative à discuter avant l’implant, et aujourd’hui avec les limites cervicales en simple dépouille qui font de nouveau l’objet de discussions pour les restaurations corono-périphériques tout zircone compte tenu de la grande résistance mécanique de ce matériau.
Toutefois, et comme dans la mode, le retour de ces concepts passés se reformule généralement par de nouvelles techniques ou matériaux portés par l’air du temps et ses progrès ; il s’accomplit, comme la mode, de manière revisitée, souvent dans une autre déclinaison et, la plupart du temps, sous un autre regard. C’est précisément sous celui de l’économie tissulaire que l’on réenvisage aujourd’hui les limites cervicales en trace et, plus encore, toute la réduction axiale qui se restreint alors à une simple mise de dépouille pour préserver un maximum de tissus dentaires lors de préparations pour restaurations tout en zircone. Grâce à un élargissement des gammes colorimétriques disponibles et au maquillage de surface, les couronnes tout en zircone, résistantes et économiques, trouvent en effet un domaine d’application en plein développement.
Le mode de fabrication évolue aussi ; en plus de l’usinage de la zircone préfrittée largement employé, une fabrication additive par stéréolithographie (SLA) est désormais possible. La poudre de zircone incluse en suspension dans un polymère permet l’impression de la pièce désirée grâce à un laser UV dans une machine d’impression 3D. Un double traitement thermique permet ensuite successivement d’éliminer le polymère de liaison puis de fritter la restauration en zircone pour obtenir ses dimensions et sa dureté finale.