Mia Raki
Parodontologiste. Membre du groupe de recherche ETEP,
Université Complutense, Madrid, Espagne.
Les moyens de diagnostic précoces des péri-implantites
La péri-implantite constitue un problème de santé publique émergent en raison de sa prévalence croissante et de l’absence de traitement prédictif. Avec un marché de l’implantologie en pleine croissance, le taux de prévalence de la péri-implantite, estimé à 20-50 %, prend des proportions inattendues. Cela entraîne une charge importante pour le système de santé, la société et le budget des patients. En attendant le développement de nouvelles solutions thérapeutiques prédictives, le diagnostic précoce est la priorité absolue dans la prise en charge de la péri-implantite. Le passage d’une approche fondée sur les preuves à la médecine personnalisée est motivé par le fait que le principe de l’uniformité ne permet pas de fournir l’excellence nécessaire en matière de soins, de sorte que les diagnostics in vitro viennent désormais étayer 60 % de tous les diagnostics médicaux. Ainsi, la classification des affections parodontales et péri-implantaires va au-delà, et c’est une première, du diagnostic clinique en incorporant des biomarqueurs, première étape vers la parodontologie de précision.
Le diagnostic in vitro ne vise pas à remplacer le diagnostic clinique, mais à compenser ses limites en optimisant le fondement des programmes de prévention, de traitement et d’entretien. L’objectif est de favoriser au maximum la qualité des soins et la satisfaction des patients, tout en réduisant le plus possible les coûts inutiles. Par conséquent, les principaux usages des biomarqueurs en implantologie clinique sont le diagnostic précoce de l’apparition de la péri-implantite, l’identification des patients susceptibles de développer des formes graves de péri-implantite, l’évaluation de l’observance précoce par le patient du traitement administré…